Critères d'un bon voyant.

Entretien avec

Karine Chateignier

Quels sont les critères d’un bon voyant ?

1.    Un bon voyant fait peu de publicité.

N’accordez donc aucun crédit à tous les titres ronflants : _ Le plus grand voyant de France – un pouvoir exceptionnel – un don exceptionnel – diplômé de…

2.    Un bon voyant ne dit jamais " revenez me voir le mois prochain ".

  3.    Un bon voyant n’exhibe jamais de    "diplômes de sciences occultes".
Le bon voyant ne se dit jamais disciple de qui que ce soit, n’est jamais le dépositaire ou l’héritier de secrets Indous, Incas, Mayas, égyptiens, tibétains, etc.

  4.    Le bon voyant ne vend ni amulettes, ni talisman, ni gris-gris.

5.    Un bon voyant ne pose pas de questions à son consultant.

6.    Un bon voyant ignore l’esprit de lucre. Ses tarifs demeurent raisonnables. Il ne travaille pas à la chaîne.

7.    Un bon voyant ne se disperse pas et ne possède pas plusieurs cabinets, n’exerce pas sous des noms différents, n’a pas une armée de secrétaires.

8.    En général le bon voyant ne prend pas de pseudonyme           (nom ronflant ou fantaisiste pris souvent dans un but commercial).

9.    On se méfiera des offres fallacieuses, horoscopes ou essais gratuits, voyances par minitel, par téléphone, etc.

Et si un voyant ou une voyante dit pratiquer le retour d’affection,        le désenvoûtement, la contre magie, la neutralisation des influences néfastes et autres fariboles du même acabit, fuyez, fuyez et vite.

Je viens de rencontrer une jeune fille de 25 ans, qui a consulté deux "voyants médiums", pour raison apparente de désordre psychologique.

L’une lui a dit   " vous êtes envoûtée "

L’autre lui a demandé de faire un travail sur la photo de celui qui l’aurait envoûtée, de la piquer d’aiguilles en formulant des souhaits, et de la placer au congélateur pour geler les pensées.

Durant notre conversation, j’ai constaté le désordre et la confusion.
Subjuguée par le " pouvoir " d’autrui, vulnérable et fragile, son témoignage reflétait son propre désir à avoir ou à acquérir des facultés paranormales.

Lamentable et scandaleux sont des mots faibles pour exprimer ma pensée. Mon inquiétude s’est accrue du fait de constater les pratiques utilisées, la crédulité mêlée de curiosité et du désir d’exister, même dans un rapport de domination occulte.

Cette jeune fille vit dans un milieu familial et social difficile et défavorisé, et pour elle comme pour d’autres, l’ésotérisme qui se drape de l’idée du " pouvoir ", génère l’intérêt et la tentation, pour peut-être trouver une identité.

Beaucoup de jeunes dans notre société actuelle, ont perdu leur identité et leurs espoirs. Pour s’en sortir c’est un peu la loi de la jungle, donc la loi du plus fort. Pour ne plus trouver leurs repères dans une société dénaturée, le surnaturel, qui souvent mène à la secte, devient une réponse à leur désarroi.

Faut-il prévenir du danger ?  OUI, haut et fort.

Faut-il informer ?  OUI, haut et fort.

J’ose espérer que cette jeune fille aura été sensible à mes conseils, à mon analyse et à ma fermeté. Mais l’on se sent parfois impuissant devant le désordre « socio-mystico-culturel »


                                     Tiré du Journal Spirite n° 40 Avril 2000
                                       Cercle Spirite Allan Kardec de Nancy.
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