Qu'est-ce que le trouble ? .1.

                      «  Qu’est-ce–que le trouble ? »

(Première partie)

De quelle façon, l’esprit, après avoir vécu la chair, ressent-il le trouble dans un monde qui n’est plus exactement physique ? Je viens de dire plus exactement physique, car l’esprit, dans sa désincarnation, se véhicule dans l’espace avec son double, avec son périsprit.

Ce périsprit, intermédiaire entre le corps et l’esprit, est de nature semi-matérielle. Il nous accompagne de vie en vie et les cellules qui le composent ont une capacité mémorisante.

Ces cellules vont donc enregistrer au cours de la vie tous les sentiments, tous les traumatismes vécus. Comment ne pas souligner et répéter que les crimes, les guerres, les accidents provoquant des morts violentes, ne peuvent être que l’objet d’un trouble pour l’esprit qui continue sans cesse de vivre l’instant dernier.

   Pourquoi ?

Parce que ses liens à la chair se sont relâchés avec une certaine promptitude, mais l’énergie vitale contenue dans le périsprit transporte la mémoire de ce qui vient d’être vécu.

Ce vécu n’est pas passé pour l’esprit qui vient de mourir, il continue d’être le présent. Le trouble peut être comparé à un cauchemar.       Ce cauchemar qui dure, n’est pas seulement un sentiment, c’est aussi une image, des images.

Ces esprits que nous qualifions d’esprits dans le trouble restent proches de nos vibrations. Ils pénètrent nos sphères physiques, pour ne les avoir jamais totalement quittées. Ce qui explique nombre de phénomènes de hantises, nombre d’histoires de fantômes.

Ces esprits, lorsqu’ils vont se manifester en séance spirite, ne le feront pas toujours consciemment. Ils seront en quelque sorte poussés par leurs guides. Leurs manifestations vont être pour nous le théâtre de leur souffrance. La souffrance peut être un cri et ce cri nous allons l’entendre, nous allons en être les témoins.

Dans l’histoire du spiritisme, les exemples existent par milliers.
Sachons retenir que ces esprits, dans leur trouble, vont, pour certains, avoir l’impression poignante du pistolet sur leur tempe, de la corde qui les étrangle, de l’eau qui les asphyxie, de la tôle qui les broie ou du feu qui les brûle.

Lorsque le désincarné a ressenti une impression profonde dans ses derniers moments, il conserve cette impression, alors même qu’il est dans le corps du médium, et il en parlera comme d’une réalité jusqu’au moment où il comprendra sa situation nouvelle

Karine Peccatte

Extrait tiré du Journal Spirite n° 27
Revue du Cercle Spirite. 01.1997.
Allan Kardec de Nancy.