Charles Hugo témoigne.

Victor Hugo par Félix Nadar

(Deuxième partie)

« Témoignage de son fils Charles Hugo »

   Et durant deux années, les séances spirites de Jersey, dans la majorité des communications, que l’on considère leur origine comme post-mortem ou non, atteindront ces sommets là !

   Après ces deux années cependant, plus une seule séance n’aura lieu. Brusquement, tout contact avec les esprits sera rompu.

   Pourquoi donc subitement, Victor Hugo se prive-t-il de ces entretiens singuliers avec les désincarnés dont il se réjouissait toujours par avance ?
   Pourquoi soudainement, décide-t-il de se passer de la conversation brillante et profonde de ces interlocuteurs invisibles ?  Et surtout, pourquoi se prive-t-il de l’espoir de pouvoir de nouveau un jour, rentrer en communication avec Léopoldine ?

   Parce qu’il en est sûr, le périssime, comme tout le monde à Marine Terrace, c’est bien sa tendre fille qui s’est manifestée lors de la toute première séance.
   Il fallait donc que la motivation soit bien grande. D’autant plus que dans son journal intime, publié sous le titre de « choses vues »,            il mentionne en de multiples endroits ces coups frappés qu’il entendra régulièrement jusqu’à la fin de sa vie…

   L’explication nous a été donnée par voie d’écriture automatique, le 14 avril 1986 par l’esprit de son fils Charles Hugo. Ce sera d’ailleurs pour nous, l’occasion de lui laisser le mot de la fin.

 « On a écrit de nombreuses biographies sur mon père et sur son exil. On s’est gaussé de ses expériences spirites. On s’est moqué, ce qui n’est pas encore grave.
   Je veux dénoncer dans ce message, tous ceux qui ont écrit et affirmé que nous avions cessé les expériences parce que je devenais fou.

   Oui, je suis devenu fou, mais pas à cause des esprits, à cause de l’opium, ce qui est différent. Régulièrement, il m’était apporté par Auguste Vacquerie, un fidèle ami de notre famille. J’ai même reçu de sévères avertissements de mon guide à cause de la drogue.

   Il est donc malhonnête de dire que les séances aient pris fin parce que les esprits seraient à l’origine de ma folie. Père a préféré que nous cessions tout contact.
  Il a pris cette décision avec peine et regret, mais il le fallait.
  Je ne pouvais plus être le médium des esprits, mon état physique ne pouvait plus le permettre.

  On a tout dit sur nos expériences dans l’exil.
  J’espère de toutes mes forces revenir souvent dénoncer les mercantiles d’hier et d’aujourd’hui qui ont menti sur mon père et sur le spiritisme. »




Extrait tiré du Journal Spirite n°26
Revue du Cercle Spirite. Page 33.
Allan Kardec de Nancy