" EMI " Avant, Après.

                   Cette expérience d’ EMI a réveillé chez moi
                   Une compassion intense pour l’être humain.
                                   « Nicole Canivenq »

                        « EMI » Avant, Après.

   _ Le refus du matérialisme.

Sa nouvelle spiritualité, elle la qualifie de « personnelle, vivante, pleine de symboles, sans religion spéciale », lui donnant beaucoup de force.

« Beaucoup d’expérienceurs disent même que les religions organisées signifient moins pour eux qu’avant l’EMI car ils sentent que leur perspective est plus large que celle enseignée par leur Église. » Souligne le psychiatre Bruce Greyson. Dès lors, ils ne se sentent plus liés à un dogme spécifique.

« Ils voient cette divinité s’exerçant non seulement à travers eux-mêmes et Dieu, mais à travers toute chose, ils deviennent beaucoup plus spirituels, moins matérialistes, moins enclins à valoriser le pouvoir personnel, le prestige, le contrôle. »

« Le changement complet des valeurs », c’est aussi la dominante des milliers de témoignages collectés par Jean-Pierre Jourdan.

« Beaucoup se sont lancés dans des métiers médicaux, paramédicaux, ils ont besoin d’aider les autres. »

Les conversions ont de quoi surprendre.

Jean-Pierre Jourdan évoque le cas d’un responsable de laboratoire pharmaceutique marseillais, qui avait pour valeurs cardinales « le fric, les nanas, les grosses bagnoles. »
Au retour d’un congrès, c’est l’accident, il frôle la mort et fait une EMI.

Quand je l’ai rencontré, il avait divorcé, tout laissé à son ex-femme et il passait son temps à essayer d’aider les gens » explique le médecin.  Aux dernières nouvelles, deux détenus récemment libérés des Beaumettes venaient de voler la camionnette qu’il leur avait prêtée.

« Il m’a dit : ce n’est pas grave, je recommencerai. Il a toujours un bulldozer, mais maintenant, c’est pour aider les gens » constate le médecin.

Certains mettent des années à intégrer les conséquences de cette remise en cause brutale des valeurs anciennes : des couples volent en éclat parce que, l’un deux ayant vécu une EMI, les époux ne partagent plus les mêmes opinions ; des enfants se sentent blessés par un parent qui semble renier l’amour exclusif qu’il leur portait au profit d’un amour universel plus altruiste…

Dans le monde de l’entreprise, ceux pour qui la notion de compétitivité a perdu toute signification sont déboussolés. Enfin, se retrouver débordant d’altruisme dans nos sociétés revient à « se retrouver tout nu dans la jungle », résume Jean-Pierre Jourdan.

Même ce qui pourrait apparaître comme un cadeau ne va pas de soi.    « Trouver sa vocation », consacrer sa vie à une activité qui fasse sens est une aspiration assez largement partagée dans les sociétés industrialisées.

Il n’est pas rare que suite à une EMI, les expérienceurs pensent avoir survécu pour une bonne raison. Reste à trouver laquelle ! Le sentiment de ne pas s’en souvenir peut être torturant : « J’en ris maintenant mais j’en ai pleuré plusieurs fois. » confie Nicole Canivenq.

Extrait tiré du magazine de l’inrees n°9
Dossier spécial AU-DELÀ. page.29
Janvier 2011.