Recherche de preuves

                  Extrait des communications médiumniques
                         obtenues Par Mme De Watteville

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Est-il vrai que la preuve irréfutable, décisive, en spiritisme, le monde l’attend encore ?

NON, ce n’est pas vrai.

Il y en a eu de semblables ?

OH, chère amie, des centaines.

Pourquoi l’a-t-on nié ?

Parce que chacun veut avoir en lui-même cette preuve, et que celle des autres ne compte pas.

Y a-t-il eu des cas où le contenu de la communication n’était connu ni du médium ni des assistants ?

OUI, il y a eu, certes, beaucoup de communications de ce genre.
En somme, les preuves ne manquent pas et n’ont jamais manqué.

Seulement, les plus belles et les plus irréfutables sont généralement tellement intimes et personnelles qu’on les laisse dormir dans le silence, se rendant bien compte que, s’il faut en changer complètement les noms, les lieux d’origine, et, même, en masquer les détails, elles n’ont plus aucune valeur vis-à-vis des chercheurs qui veulent avant tout des noms et des signatures.

De sorte que nous nous débattons au milieu de ces difficultés :
Ou bien nous donnons une preuve non intime, et, alors, elle porte inévitablement sur un personnage ou un évènement connu des assistants, et, serait-elle merveilleuse pour le groupe dans lequel elle a été obtenue, elle ne vaudrait rien pour un ergoteur, ou bien nous donnons de ces preuves intimes et transcendantes à la fois, mais, si elles sont intimes, c’est qu’elles sont, en même temps, secrètes, et portent sur une personne ou un incident que l’intéressé ne peut divulguer,et, dans ce cas, elles n’intéresseront que lui-même.

Comment se fait-il qu’en ce qui concerne  la preuve donnée hier, la moitié de ce qu’on a dit soit vrai et l’autre moitié fausse ?

Dans la question des preuves, c’est souvent ainsi.
Comme il nous faut, d’abord, une grande force et, ensuite, une absolue inertie de toutes les facultés conscientes ou inconscientes du ou des médiums, nous réussissons quelquefois, avec cette concentration, à donner une preuve, deux preuves.

Puis, si nous voulons continuer et que le travail d’inertie mentale s’est détruit en même temps que nos forces épuisées, nous continuons bien, mais ce que nous voulions dire n’arrive plus, et, dans ce que nous donnons, il y a de tout : des images inconscientes des médiums, des choses qui viennent on ne sait d’où !...

Bref, nous avons besoin d’un arrêt, d’une reconstitution des fluides, pour pouvoir produire de nouveau quelque chose d’intéressant, et, très souvent, cela ne se produit plus dans la séance présente.

Tout ceci arrive avec tous les médiums, même les plus forts, et c’est ce qui cause tant de tort aux expériences, parce qu’il est bien rare qu’on se déclare satisfait avec une seule preuve.

Si on en a une, on en veut deux, on en veut trois, et ainsi de suite jusqu’à ce que le moment de perturbation arrive et qu’alors on puisse dire triomphalement : « L’Esprit s’est trompé ! »

Et remarquez qu’on ne tient presque jamais compte des choses exactes, et que c’est la seule inexacte qui fait foi.
Je ne dis pas cela pour vous, parce que vous êtes assez renseignée sur nos pouvoirs pour ne pas avoir ces exigences, mais je le dis pour tout le monde en général.