Poète brésilien inconnu
Au soir de ma vie
Comme je marchais sur la plage, au soir de ma vie, avant de m’enfoncer dans l’océan de Dieu, je me suis retourné et j’ai vu sur le sable l’empreinte de mes pas.
Chaque pas était un jour de ma vie et ils étaient tous là, aussi loin que pouvait monter mon regard. Je les ai compté et je les ai tous reconnu, les jours de joie et les jours d’angoisse, les pas assurés et ceux qui trébuchaient.
Du plus loin que j’ai vu à coté de mes traces s’imprimait une trace jumelle et qui m’accompagnait jusqu’à mes derniers pas. C’était les pas de Dieu qui marchait côte à côte comme Il l’avait promis tout au long de ma vie.
Comme le Père accompagne son enfant, Il avait marché à mon pas.
Et comme je regardais ce long ruban de nos traces parallèles, il me sembla qu’a certains endroits il se rétrécissait et que seule une empreinte se laissait sur le sable. C’était l’empreinte des jours les plus noirs, ces jours de larmes, de souffrance et de deuil, lorsqu’on se sent très seul et abandonné.
« Seigneur, ai-je crié, où étais-tu lorsque j’ai tant pleuré ?
Pourquoi ne marchais-tu pas à mes côtés ? »
Et le Seigneur m’a répondu :
« Mon enfant bien aimé, l’unique trace que tu vois est la mienne, car à ces moments là, moi je te portais dans mes bras. »