Phénomènes d'incorporation

Par Valérie Pierrot

L’expérience Spirite
De Léon Denis

Incorporation

[…] Des parents venaient encourager leurs enfants présents à la réunion.
Des amis décédés rappelaient des souvenirs d’enfance, les services rendus, les fautes commises.

   Ils exposaient leur manière de vivre dans l’au-delà, parlaient des joies et des souffrances morales ressenties après la mort, conséquences de leur mode d’existence sur la terre.

Léon Denis témoigna :

« Plusieurs fois, des discussions d’une certaine violence s’élevèrent entre esprits.
Deux politiciens célèbres, adversaires déclarés sur terre, continuaient à se combattre par la bouche de nos médiums, avec une fougue oratoire, une dialectique serrée, des arguments de tribune et de prétoire, un ensemble de traits caractéristiques et piquants, qui étaient autant de preuves d’identité.
Une lutte de volonté entre l’un de nos guides et un esprit obsesseur, tous deux incorporés, atteignit des hauteurs épiques. » […]

[…] Léon Denis écrivit comment il fut mis en relation avec son père décédé :

« Mon père, décédé depuis une vingtaine d’années, n’avait jamais pu se communiquer au sein du groupe dont j’ai longtemps dirigé les travaux, par aucun des médiums qui s’y sont succédés.
   J’avais perdu tout espoir de m’entretenir avec lui, lorsqu’un soir, à Marseille, au cours d’une visite d’adieux faite à une famille amie, une dame, que l’on avait pas vue depuis plus d’une année, se présente et se joint à nous. Au milieu de notre entretient, elle s’endort d’un sommeil spontané, et par elle, à ma grande surprise, l’esprit de mon père, qu’elle n’avait jamais connu, se manifeste, me donne les preuves d’identité les plus irrécusables et, dans une effusion pleine de tendresse, m’exprime les sensations, les vives émotions qu’il avait ressenties depuis l’heure de la séparation. »

Conclusion

   Jusqu’à sa mort Léon Denis fut toujours en contact avec l’au-delà, ce qui lui donna tous les droits de conseiller ses lecteurs sur la manière d’expérimenter et de procéder pour former des groupes d’études spirites.

   Il préconisait que les membres du groupe devaient choisir parmi eux un directeur de séances compétant ;

   Que le groupe devait faire preuve de patience, de persévérance, de discernement, de méthode, de régularité, de sens critique et l’exercer sans cesse afin de pouvoir juger la valeur des manifestations, d’un bon caractère mental ;

   Qu’il devait garder une très grande élévation de pensée et de cœur et ne jamais se laisser guider par l’intérêt.

   Il précisait qu’avant d’expérimenter, il fallait savoir que l’au-delà ne contenait pas seulement des forces supérieures ; Il y avait aussi, comme dans notre humanité, des êtres peu évolués. Ils avaient cependant le besoin de se manifester aux vivants, et pouvaient profiter ainsi des bienfaits du spiritisme.
   Ces Esprits attendaient le moment propice pour satisfaire leurs rancunes, leurs fureurs, aux dépens des expérimentateurs imprudents et imprévoyants qui, sans précaution, sans réserve, ouvraient toutes larges les voies qui faisaient communiquer notre monde et celui des Esprits et qui, dans certains cas, conduisaient les médiums à l’obsession, à la possession.

« Il est alors indispensable de connaître les dangers auxquels on s’expose en procédant ainsi. Seuls, par conséquent, doivent se livrer à ce genre d’expériences ceux qui, par leurs études, ont acquis une connaissance profonde. Il faut également, pour procéder ainsi, être animé, à l’extrême, des sentiments de solidarité et de bonté. »

Sources : Léon Denis et l’Expérience spirite par Henri Regnault
L’apôtre du spiritisme- par Gaston Luce

Léon Denis L’apôtre du spiritisme.
Extrait tiré du Journal Spirite n° 93. P.34.
Juillet à Septembre 2013
Revue du cercle spirite Allan Kardec de Nancy