Le Spirite face à la mort.

Réflexion par Fabienne Ducourneau 

LE SPIRITE FACE À LA MORT

Les Spirites ont-ils peur de la mort ?

La mort nous interpelle tout au long de la vie mais le questionnement sur notre propre mort intervient bien souvent suite au départ d’un père, d’une mère, d’un ami, d’un amour…

   Combien de temps encore à vivre ?
   Des années, des mois, des semaines, des jours ?
   De quelle façon allons-nous mourir ?

Si l’on sait où nous allons, le temps et la façon restent des interrogations et je l’avoue une angoisse car la maladie, car l’accident font peur. Ensuite, l’angoisse vient surtout lorsque l’on pense à ce changement d’état, changement entre la vie physique et la vie spirituelle :  Dans cette rupture entre l’esprit et le corps, faisons-nous une chute, connaissons-nous le trouble ?

   Si pendant de nombreuses années, cette angoisse je l’ai eue et je l’ai encore, aujourd’hui elle est plus atténuée pour deux raisons.
La première, c’est la conduite morale qui repose sur notre philosophie, aider l’instant de la mort par la chaîne fluidique, par nos pensées.
   Nous savons que les esprits qui quittent notre terre, ne peuvent, dans leur majorité, connaître la sérénité et la paix lorsqu’ils parviennent dans le monde invisible, surtout pour les esprits qui ne peuvent s’évader de ce qu’ils viennent de vivre comme les guerres, les crimes et les suicides. Le trouble, c’est le vécu qui continue d’être présent.

   Alors oui, nous connaissons tous plus ou moins le trouble, spirites ou non. Alors pour que le trouble soit abrégé, pour la libération de l’esprit, le spiritisme nous a appris qu’il suffisait de se donner la main, de tendre nos âmes vers l’au-delà formant ainsi une chaîne fluidique, une chaîne amoureuse. Ainsi, le trouble peut être vaincu !
   La deuxième raison est la lecture de ceux qui nous ont précédés dans le départ et qui sont venus à la séance spirite témoigner.
Voici donc plusieurs témoignages d’esprits qui, je l’espère, vont dissiper vos craintes comme cela a été le cas pour moi.

« Quand tu parviens au bout du tunnel, tu ne sais pas exactement ce qui va se produire. Tu vois distinctement des personnes s’approcher.
Tu reconnais certaines d’entre elles, des amis ou des parents.
Elles sont entourées d’un halo blanchâtre qui détermine leurs corps.
   Tu avances avec un peu d’angoisse, tu as peur de tomber dans le vide, tu ressens de la méfiance, tu ne sais pas et tu te demandes si tu rêves et puis, arrive l’instant de la conscience, c’est un réveil brutal en deux mots : Je suis mort et je vis. Alors tu comprends tout, tu te découvres totalement, le temps n’existe plus. »

«  S’éteindre lentement et, soudain, à l’entrée d’une sorte de grotte, le sombre tunnel, avancer… Simplement avancer.
   Tu cherches, tu cherches parce que tu ne sais pas, tu devines, tu crois deviner, mais cela ne veut encore rien dire parce qu’au bout la lumière qui semblait te guetter, t’envahit. Elle te donne une puissance insoupçonnée. Elle te dit que tu es un esprit et que tu proviens de Dieu. Dieu, mot parmi les mots que tu avais eu l’habitude d’entendre et peut-être de réciter, devient alors un moment, un instant, une chaleur, une vie, une splendeur, qui fait que ton appartenance prend soudainement sa vraie nature et toi-même, alors, tu te dis:

    " Dieu "…  et tu récites…  " Dieu "  et tu aimes Dieu.

Ce n’est plus le Dieu des supplices, ce n’est plus le Dieu des sacrifices…
les croix se sont brisées, le Père est présent et tu comprends alors ce que veut dire la volonté parce que la volonté appartient à toi-même dans le don de l’infini bonté du Père. Parce que la volonté veut dire que tu as l’envie de découvrir ; La découverte de l’après mort a été pour moi la découverte de ce que je pressentais. »

« Voyez-vous depuis mon départ de la scène, j’ai cherché à communiquer à ceux qui me regrettaient en leur disant, en leur tapant sur l’épaule :

   Eh, je suis là, je vous entends… mais eux ne m’entendaient pas. Alors, je m’en suis retourné vers ma nouvelle demeure, vers ma nouvelle scène où étaient déjà réunis tous ceux que j’avais connus.
   Un autre acte m’attendait, un autre rideau se levait, celui de mon éternité. »

 

Extrait tiré du Journal Spirite n° 93
Revue du cercle Spirite. 09.2013. Page 40
Allan Kardec de Nancy